La foresterie: une industrie circulaire ?
Dans un article paru la semaine dernière, David Suzuki explique les dangers liés à l’adoption de concepts comme l’économie circulaire par les industries.
Les industries doivent-elles être à la tête du développement de concepts comme l’économie circulaire ? C’est en effet une responsabilité qui leur est souvent attribuée, mais cette pratique pourrait dans certain cas permettre à des industries de « verdir » leurs activités sans pour autant contribuer à une meilleure gestion des ressources.
« Lorsqu'une nouvelle phrase ou un nouveau concept est introduit pour capturer une vision d'un monde meilleur, les intérêts industriels le cooptent souvent, essayant de se présenter comme «verts». C’est ce que fait l’Association des produits forestiers du Canada dans sa réponse à un rapport qui remet en question les immenses quantités de forêt boréale transformées en papier hygiénique. Le groupe industriel affirme que la foresterie au Canada «fait partie de l'économie circulaire».
Il est vrai que dans les usines modernes, la plupart des arbres récoltés sont utilisés pour une variété de produits. Et il est vrai que les forêts sont renouvelables, en ce sens que les arbres peuvent être abattus et de nouveaux plantés. Mais les forêts qui ont été exploitées et régénérées sont très différentes des forêts non touchées par la gestion industrielle.
Les routes et les débarcadères où le bois est empilé et ramassé peuvent laisser des cicatrices permanentes et cumulatives. Les arbres sont récoltés avant d'atteindre les stades de croissance ancienne, ce qui perturbe la fourniture d'habitats et les cycles de nutriments forestiers. Comme l'industrie favorise les essences d'arbres économiques, la composition naturelle de la forêt est modifiée. Ces pratiques entraînent une dégradation des forêts et une diminution du fonctionnement des écosystèmes. »
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