MS, Proposer une alternative à l’extraction du sable et préserver l’eau à l’échelle industrielle avec des solutions remanufacturées

MS réalise le remanufacturing d’usines industrielles ayant été utilisées temporairement dans le cadre de grands projets de travaux souterrains.

Détails du projet

  • Structure porteuse : MS
  • Nature de l'initiative : Démarche individuelle (entreprise ...)
  • Localisation : 2 rue Pierre-Gilles de Gennes Pra de Serre 63960 Veyre-Monton France
  • Date de début : janvier 1990
Description

MS est une entreprise familiale dirigée par Cécile et Alexandre Guillaume, employant une centaine de personnes. MS s’organise aujourd’hui autour de 4 secteurs d’activité : Travaux souterrains, Industries Minérales, Traitement de l’eau et Recyclage.

MS fournit et conçoit d’importantes usines destinées à l’activité des travaux souterrains. Ces usines sont mises en place le temps du creusement du tunnel, en général pendant un ou deux ans, et MS a la particularité de les racheter ensuite. MS réalise ensuite le remanufacturing[1] des différents éléments de cette usine pour qu’ils puissent être réutilisés sur un autre chantier. L’entreprise a également réalisé une analyse SCOPE 3 de ses activités afin d’évaluer ses émissions indirectes.

Elle privilégie de fournir du matériel remanufacturé avant de proposer du neuf. Les machines remises en état ont ainsi plusieurs vies sur des chantiers éphémères ou peuvent être placées sur des chantiers ou des carrières à long terme (jusqu’à 25 ans).

MS propose aussi un suivi des machines afin de prévenir leur défaillance même si les clients privilégient le contact uniquement en cas de machine hors service.

L’entreprise renforce aujourd’hui son activité de remanufacturing avec l’installation d’un atelier à Veyre-Monton, au sud de Clermont Ferrand.

Eau et sable

D’autre part, 30% de l’activité de MS sont ciblés sur la valorisation des sables et l’épuration d’eau. L’entreprise propose l’utilisation de filtre-press de sa propre conception sur les chantiers. Cet équipement permet de concentrer la matière et séparer l’eau qui peut être ainsi recyclée. C’est la solution la plus vertueuse pour la récupération d’eau car elle permet un recyclage d’eau jusqu’à 98%

MS développe aussi le projet « Save Sand » pour la fabrication de sable à béton à partir de déblais de BTP et de terres excavées. Le sable est omniprésent dans nos vies. Alexandre Guillaume indique que nous consommons 18 kg de sable par jour et par personne. 400 M de tonnes sont extraits des carrières et des sablières avec 2 500 sites de production en France. Trop peu de sable recyclé est utilisé dans le secteur du BTP. Ce dernier annonce pourtant un recyclage à hauteur de 80%. Cependant, les matèriaux recyclés tiennent davantage du downcycling[2] et ne sont pas utilisé pour la construction mais à destination de remblais.

La mise en place de la Responsabilité Elargie du Producteur (REP), donnant l’obligation aux producteurs de déchets du BTP de les valoriser ainsi que le programme Recybéton qui s’est déroulé de 2012 à 2017 ont donné l’impulsion pour le développement de filières et de technologies permettant de recycler le béton et le sable du BTP avec une qualité suffisante pour être utilisé en construction. MS propose ainsi le projet « Save Sand » qui permet le tri, le calibrage et le nettoyage des déblais pour générer du sable et des graviers de haute qualité pour des application de construction. Les machines remanufacturées sont aussi privilégiées sur ces usines.

Ce projet est en développement depuis 15 ans mais a réellement pris de l’essor depuis 3 ans avec les nouvelles directives. Le modèle économique reste fragile car même si le secteur de la construction a pris conscience des risques liés aux ressources naturelles, les usages sont modifiés et il faut trouver un équilibre global entre la gestion des déblais, le coût de transformation et les matériaux produits qu’ils soient recyclés ou issus des carrières.

Un des avantages aujourd’hui pour le développement de cette filière est qu’administrativement, il faut 10 à 15 ans aujourd’hui pour ouvrir une sablière contre seulement 1 an pour une usine de recyclage.

[1] La remise à neuf est "la reconstruction d'un produit selon les spécifications du produit fabriqué d'origine en utilisant une combinaison de pièces réutilisées, réparées et neuves".
[2] Recycler un matériau en lui faisant perdre de sa qualité


[1] Recycler un matériau en lui faisant perdre de sa qualité

Objectifs visés

Le remanufacturing réalisé par MS permet d’éviter l’utilisation de ressources pour la production de nouvelles machines. L’entreprise a pu évaluer que son activité réduit de 90% l’impact environnemental lors de la réutilisation des machines.

Chiffres-clefs:

Nombre de chantiers actifs utilisant des machines remanufacturées : En 2021 30 % des chantiers utilisaient du matériel remanufacturé. En 2022 ce chiffre atteint presque 50%.

Taille de l’atelier de remanufacturing : 450m2 actuellement + un Parc occasion 15 000 M2 (1,5 Ha). Un nouvel espace dédié au Remanufacturing est en cours de construction.

Nombre d’employés : 97

Organisation

1976 : Création de la SARL Matériel de Sablière par Jean-Paul GUILLAUME (à Veyre Monton - 63)

2005 : Cécile et Alexandre GUILLAUME, les enfants du fondateur, prennent sa succession. MS, société familiale et indépendante, devient une SAS, contrôlée par la holding familiale MSDP.

2010 : Construction de nouveaux locaux à Veyre Monton, siège historique (1800 m2 de bureaux et 5000 m2 d'usine

2024-2025 : Création d’un nouvel atelier de remanufacturing à Veyre-Monton

Perspectives 

MS renforce aujourd’hui son activité de remanufacturing en déployant un nouvel atelier à Veyre-Monton. Celui-ci nécessite beaucoup d’espace car les machines vont être entièrement démontées sur place et chaque pièce inspectée et remise à neuf.

Résultats obtenus

Facteurs d’accélération :

  • Responsabilité élargi des producteurs : La mise en place de la REP sur le BTP pousse les constructeurs à réfléchir à leur approvisionnement. De plus, le projet Recybéton[1] tout comme l’obligation de réaliser des diagnostics PEMD (Produits, Équipements, Matériaux et Déchets) pousse à la réutilisation des bétons de chantiers de déconstruction.

Freins :

  • Le prix de rachat des usines n’est pas couvert par la marge réalisée lors de la vente initiale. MS prend donc le risque de racheter ces machines et de les remettre en usage. Une partie n’est en général pas réutilisable et MS fait donc le pari que ces machines vont être nécessaires sur un autre chantier dans l’avenir.

 

  • Intervient alors un autre frein : la confiance des clients. Bien que ce système permette de réduire l’impact environnemental des machines de 90% et leur prix de 20%, les clients ne souhaitent parfois pas choisir cette offre. En effet, il n’existe pas aujourd’hui de législation encourageant ce type de pratique, ni de garantie de qualité officielle pour les produits remanufacturés. C’est donc MS qui engage sa responsabilité auprès de ses clients.

 

  • Du matériel « d’occasion » : le secteur du BTP propose des offres de matériel d’occasion pour lequel l’acheteur remet lui-même en état les machines. Cette image de matériel en mauvais état impacte le remanufacturing alors que MS réalise le désossement, l’analyse et la remise en état de ses machines. De plus, pour les pièces complexes comme les vannes, MS a passé un accord avec ses fournisseurs pour qu’ils réalisent les réparations nécessaires.

 

[1] https://www.pnrecybeton.fr/ 

Courriel

  • Distribution de gaz naturel
  • Réseaux d'aqueduc et systèmes d'irrigation
  • Production de vapeur et conditionnement de l'air
  • Fabrication de produits en bois

Étapes de mise en oeuvre

  • Verre
Mise en oeuvre
Quels sont ou ont été les principaux financeurs ? Aucun, le projet est entièrement financé sur les fonds propres de l’entreprise. Comment a été financé le projet ? Depuis 35 ans, des options de buy-back prévoient le rachat de nos stations éphémères dans l
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Auteur de la page

Oriane Marignier

Chargée de mission économie circulaire Pôle Innovation et Animation Territoriale