Stratégies de circularité pour la réduction des émissions de GES par les émetteurs industriels québécois | Volet 2

Détails
  • Auteur : Saunier, F., Beaulieu, J., Lemoine, P., Binet, F., Pedneault, J., Labelle, A., Beaudoin, L., Guerche, H., Whitmore, J., Pineau, P.-O.

Résumé

La Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal, le CIRAIG, Polytechnique Montréal et le CTTÉI, en collaboration avec l’Institut EDDEC et le CERIEC, ont réalisé un projet de recherche collaboratif visant à évaluer le potentiel de l’économie circulaire sur les réductions des émissions de GES industrielles au Québec. Le 2e volet du projet, Stratégies de circularité pour la réduction des émissions de GES par les émetteurs industriels québécois, fait l’analyse du potentiel de réduction d’émissions directes et indirectes lié à la mise en œuvre de stratégies d’économie circulaire dans trois secteurs industriels (ciment, aluminium et sidérurgie).

Ce projet, financé par le Fonds de recherche du Québec, bénéficie également de partenariats avec la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), le Conseil Patronal de l’Environnement du Québec (CPEQ) et le Conseil du patronat du Québec (CPQ).

Description

Le Québec a d’ambitieux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) : il vise une réduction de 37,5 % pour 2030 par rapport aux émissions de 1990 et s’est fixé un objectif de carboneutralité pour 2050. Les efforts passés n’ont pas réussi à atteindre leurs cibles (une réduction de 6 % était atteinte en 2018 alors qu’on visait 20 % de réduction pour 2020), et les émissions ne diminuent plus depuis 2014. Dans ce contexte, il est essentiel de repenser en profondeur les approches de lutte contre les changements climatiques, pour innover et trouver des solutions qui permettent d’atteindre les cibles. Les émissions du secteur industriel, bien qu’ayant réduit d’environ 20 % depuis 1990, font ainsi face à des enjeux complexes et à des solutions plus onéreuses, les solutions les plus faciles ayant déjà été mises en œuvre. Le premier volet de ce projet, publié en 2019 , a brossé le portrait des émissions du secteur industriel québécois.

L’économie circulaire propose un ensemble de stratégies en rupture avec plusieurs approches actuelles, qui permettront d’augmenter la productivité des ressources et d’ainsi réduire les besoins (matériels et énergétiques) associés à leur extraction et à leur transformation. Ces stratégies peuvent évidemment contribuer à réduire les émissions de GES. Ce rapport vise à estimer le potentiel de réduction des émissions de GES par la mise en œuvre de stratégies de circularité dans trois importants secteurs industriels au Québec : fer–acier, ciment–béton et aluminium. Ces trois secteurs ont été choisis parce qu’ils sont à la source d’importantes émissions de GES (11,42 Mt éq. CO2 en 2019 pour ces trois secteurs combinés), qu’un nombre relativement petit d’acteurs y sont actifs, qu’ils représentent des activités économiques clés pour le Québec et que leur empreinte matérielle est significative.

Le présent rapport rappelle en premier lieu les principes généraux de l’économie circulaire, qui reposent sur quatre grandes familles de stratégies. La première se situe en amont de la chaîne de production et invite à repenser les pratiques en faisant usage de l’écoconception, d’un approvisionnement responsable et d’une optimisation des opérations. La deuxième famille vise une intensification des usages des biens produits, par différents mécanismes de mise en commun des produits pour éviter de devoir en produire davantage. La troisième famille de stratégies travaille à allonger la durée d’usage des produits, par l’entretien et la réparation. La quatrième et dernière famille de stratégies se concentre sur les problématiques de fin de vie des produits, à travers l’écologie industrielle, le recyclage et la valorisation.

Dans le contexte de ce rapport, quatre grandes stratégies issues de ces familles sont traitées pour les trois grands secteurs industriels du Québec sélectionnés (fer–acier, ciment–béton et aluminium) :

  • Optimisation des opérations (amélioration ou modification des technologies employées pour diminuer les besoins en ressources).
  • Écologie industrielle (stratégies de symbioses industrielles, où les déchets d’un secteur sont utilisés par un autre).
  • Valorisation en fin de vie (recyclage ou valorisation des produits après leur utilisation).
  • Action sur la demande (visant à repenser certains usages de l’acier, du béton et de l’aluminium).
  • La principale contribution de ce rapport est de documenter, pour chacun de ces trois secteurs, quel potentiel de réduction d’émissions de GES peut être envisagé par l’application de ces quatre stratégies. Les principaux obstacles au déploiement de ces stratégies ont également été déterminé afin de mieux cibler les actions à prendre.


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    Auteur de la page

    Emilie Chiasson

    Conseillère en communication - Économie circulaire

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    Emilie Chiasson

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