Mobilité | l'avenir n'est pas en solo

Mobilité | l'avenir n'est pas en solo
Selon le MELCCFP (Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les Changements Climatiques, de la Forêt et des Parcs), en 2019, le secteur des transports était responsable de 42,8% des émissions de gaz à effet de serre (GES), ce qui en fait la source la plus importante au Québec. De ces émissions, 78,3% sont attribuables aux transports routiers, qui engendrent également une pollution atmosphérique considérable. Selon l’OMS, cette pollution peut mener au développement de maladies respiratoires et cardiovasculaires, tout en augmentant le risque de décès prématuré chez les individus.

 

La santé des citoyens et de la planète étant en jeu, le Québec se doit de développer des stratégies afin de réduire la pollution atmosphérique et l’utilisation des combustibles fossiles dans les transports. L’électrification des transports permet en premier lieu de se départir de la dépendance aux combustibles fossiles.

À ce sujet, l’organisation québécoise Équiterre coordonne Roulons électrique, une campagne visant l’éducation et la promotion du véhicule électrique. Depuis 2019, cette initiative informe des millions de Québécois sur les opportunités de mobilité électrique, de même que sur les subventions et les processus d’utilisation, simplifiant le tout pour les citoyens. Cette sensibilisation se révèle essentielle pour la réussite de la transition énergétique des transports, qui doit inclure une offre en mobilité durable accessible et abordable pour chacun.

Toutefois, l’avenir n’est pas en solo

Les ressources nécessaires à la fabrication de batteries électriques (telles que le lithium, le cobalt et le nickel) sont limitées en quantités et non renouvelables. De ce fait, la transition énergétique des transports doit aller plus loin que l’électrification.

Comment subvenir à la demande croissante en batteries à l’heure actuelle?

D’abord, en priorisant la circularité dans le secteur des transports pour réduire le gaspillage des ressources, notamment par le recyclage et la valorisation des matériaux. Certes, plusieurs problématiques demeurent : la congestion sur les routes, l’étalement des espaces de stationnement et, bien sûr, la hausse des prix des véhicules, qu’ils soient électriques ou à essence. En effet, le prix moyen pour un véhicule neuf est passé de 50 461 $ à 64 215 $ entre juin 2022 et juin 2023. Conclusion : la diminution du parc automobile est essentielle.

Si le ministre Pierre Fitzgibbon a déclaré que le Québec devra réduire de moitié le nombre de véhicules sur les routes d’ici 2050, le Forum économique mondial nous confirme le mois dernier qu’une réduction de 75% est envisageable pour 2025.

Campagne Roulons électrique

Équiterre a d’ailleurs initié en 2022 la deuxième phase de sa campagne Roulons électrique, pour mobiliser les organisations autour de stratégies de mobilité partagée telles que l’autopartage et les transports collectifs. De plus, maintes entreprises à travers le Québec œuvrent à rendre l’autopartage plus accessible aux citoyens, afin que ceux-ci puissent délaisser la nécessité de se procurer une automobile pour eux seuls. Notamment, l’entreprise montréalaise Louélec offre des véhicules électriques en autopartage aux propriétaires de multilogements. Ces derniers peuvent mettre le véhicule à la disposition de leurs locataires en incluant, par exemple, ce service dans le prix du loyer. Des initiatives de vélos libre-service sont également développées dans les villes québécoises, dont Terrebonne et Laval. Déjà en 2022, le nombre de stations de vélos électriques en partage à Québec était quatre fois plus élevé que l’année précédente. Diversifier l’offre de mobilité, autant en ville qu’en milieu rural, permet de remédier plus efficacement aux enjeux de pollution atmosphérique et de pénurie des ressources.

Or, si la réduction du nombre de véhicules sur les routes permet de diminuer le besoin en ressources, la réflexion doit se poursuivre pour inclure le cycle de vie des véhicules. Il est alors essentiel d’investir dans le développement de technologies de recyclage des matériaux, notamment des batteries pour voitures électriques, afin de favoriser la circularité de l’économie des transports québécois. Des entreprises dans les régions de Montréal et Sherbrooke recyclent déjà jusqu’à 95% des matériaux utilisés dans la batterie des voitures électriques

Les objectifs sont ambitieux, mais clairs

Pour assurer leur atteinte, les actions entreprises doivent être le fruit d’une concertation étroite venant rejoindre le grand public, le tout pour inclure l’ensemble des parties prenantes concernées. Qu’ils soient membres du gouvernement, d’un organisme ou d’une entreprise, tous ont un rôle à jouer dans la transition énergétique des transports.

Une fois de plus, l’économie circulaire nous offre des outils concrets pour affronter les enjeux liés à cette transition. La circularité nous invite à bâtir une économie plus collaborative, qui forgera le futur des sociétés de notre Province.

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Auteur de la page

Noémie Lebrun

Modérateur

Julie Desjardins

Travailleure autonome