Bulles Éco : quand l'épicerie en vrac repousse les limites du zéro gaspi...

Une épicerie qui transforme ses invendus et les résidus d'entreprises alimentaires en savons

Détails du projet

  • Structure porteuse : Vrac Éco inc.
  • Nature de l'initiative : Petite entreprise
  • Périmètre : 10
  • Localisation : 430 rue mercier Mont-Laurier
  • Date de début : juin 2022

Stratégies de circularité

  • Consommation responsable
  • Écologie industrielle
  • Recyclage et compostage
  • Valorisation
  • Entretien et réparation
  • Économie de fonctionnalité
  • Écoconception
  • Approvisonnement & consommation responsable
  • Optimisation des opérations
  • Économie collaborative
  • Location
  • Don et revente
  • Reconditionnement
  • Toutes les stratégies
Description

Que fait-on lorsque nous nous retrouvons face à plusieurs invendus? Encore mieux! Qu’est-ce qu'une épicerie peut faire avec les résidus d'autres entreprises alimentaire? Plusieurs options se présentent bien avant le compost, dont une initiative de choix; Faire du savon!

Naturels et biodégradables, nos savons sont produit à base d’huile de tournesol biologique du Québec et d’ingrédients revalorisés. Grâce à des partenariats avec des entreprises désirant eux aussi changer les choses, nous avons conçu des savons pour tous les types de peau. Rien n'est laissé au hasard; chaque ingrédient s'y retrouve pour une *bonne* raison et notre procédé permet de conserver tous leurs bienfaits. Plus nous aurons d'adeptes, plus nous pourrons rescaper de résidus! Ensemble, changeons le monde un savon à la fois!

Objectifs visés

Vrac Éco est né de la volonté de sa propriétaire de facilité la transition de monsieur madame tout le monde vers un mode de vie plus éco-responsable. Fortes d'une expérience cummulative de plus de 15 ans dans le mode de vie zéro déchet, la petite équipe est en mode solution lorsqu'il s'agit de réduire le gaspillage de ressources. Gérer des produits frais apporte son lot de défis et même si plusieurs organismes de la région ont été très heureux les premières fois qu'ils se sont vu offrir une bonne quantité de bananes très mûres, il a fallu trouver une autre solution après un certain temps. Les bananes, tout comme le café infusé, le chou, le lait de coco, les avocats, le lactosérum et la bière sont tous des ingrédients de choix pour dorloter votre peau. Ce sont aussi des produits qui se sont retrouvé en bonne quantité sur le point d'être gaspillé ou qui sont généralement gaspillé dans le processus de transformation de certains produits. Dans le but de réduire le gaspillage alimentaire, d'éviter les pertes monétaire en utilisant un produit qui ne peut pas ou ne pourra plus être vendu bientôt comme matière première d'un nouveau produit à fabriquer et ainsi de réduire l'impact environnemental des biens de consommation dès leur conception, une idée un peu folle à germé dans l'esprit d'une employé de l'équipe. Faire du savon avec de la choucroute locale... ce serait une plus value du tonnerre en terme de soins corporel!

Stratégie(s) de circularité concernée(s)

  • Écologie industrielle
  • Recyclage et compostage
  • Valorisation

Résultats obtenus

Bien sûr, le résultat principal qui nous intéresse lorsque nous fabriquons un savon sont ces qualités lors de son utilisation; Il nettoie bien, il mousse bien, il a une odeur agréable, il soigne la peau. Tous ces objectifs sont atteints avec la gamme complète des savons Bulles Éco. Oui, oui! Même le savon à la choucroute a une odeur sublime au final!

Pour ce qui est des résultats en rapport avec les objectifs visés au départ du projet, ils ont étés surprenants, d'autant plus que nous ne savions pas où cela nous mènerait! À la base, nous voulions seulement éviter de gaspiller des bananes, mais en parlant avec d'autres commerçants de la région, nous avons eu accès à plusieurs de leur "déchets" qui pour nous devenaient des ingrédients de base de choix... à zéro dollars! En terme de chiffres, nous avons entre autre sauvé cette dernière année:

  • 21,3kg de lactosérum (produit lors de la fabrication du fromage, est jeté directement dans les égoûts généralement)
  • 702,4kg de bière (issus du processus d'embouteillage, les lignes doivent être drainées avant l'embouteillage, on laisse donc couler, encore une fois directement dans les égoûts, plusieurs litre de bière avant de commencer l'embouteillage)
  • 27,7kg de purée de kombucha (le kombucha est filtré avant d'être embouteillé, c'est ce filtra, plutôt liquide, qui nous sert au lieu d'être jeté)
  • 15,2kg de lait au chocolat (contrairement à beaucoup de produits alimentaire, le lait est très bon jusqu'à sa date de péremption puis vire à très mauvais le jour même de sa date de péremption. On ne peut donc même pas le vendre à rabais ou le donner lorsqu'il est périmé)
  • 24,1kg d'huile de canola usagée (provient de la microbrasserie locale. Au lieu de la jeter, ils nous la donne pour qu'on en fasse des savons. Nous économisons sur les coûts de productions et nos savons ont une empreinte environnementale diminuée en réutilisant une matière première de la sorte. en retour ils économisent aussi en nous donnant cette huile plutôt que de devoir payer pour s'en débarasser)
  • 10,4kg de concombres (les concombres sont fragiles au froid et gèlent parfois pendant le transport. Nous ne pouvons donc pas les vendre puisque moins attrayants visuellement en étant mou. D'autres fois, il peut rester un ou deux concombre qui n'a pas le temps d'être vendu avant de perdre trop d'eau. Encore une fois, il devient mou et les clients ne veulent généralement pas acheter des concombres mous)
  • 4,4kg de choucroute (qui provenait d'une caisse bien cachée au fond de la chambre froide... était passée date, mais encore consommable)

Principale(s) ressource(s) concernée(s)

  • Eau
  • Matières organiques
Porteur(s) de l'initiative

Porteur(s) de l'initiative

  • Vrac Éco inc.
  • Entreprise, commerce, industrie
  • Commerce de détail
  • 430 rue Mercier
  • Vrac Éco inc
  • vracmontlaurier@gmail.com

Partenaire(s) de l'initiative

  • Kaffé Krème
  • Il s'agit d'un petit café. Tous les jours, le café infusé qui a été préparé en trop est jeté et le marc de café composté. Maintenant, ils nous gardent de côté des chaudières de ce café et ce marc pour l'incorporer dans nos savons


  • Microbrasserie du Lièvre
  • La microbrasserie du Lièvre brasse leur bière et on un restaurant adjacent à la microbrasserie. Ils nous fournissent la bière (qui normalement serait jetée lors du processus d'embouteillage même si elle est propre à la consommation) et de l'huile de friture usagée.


  • Fromagerie le P'tit Train du Nord inc.
  • Ils nous fournissent le lactosérum (issu de la production de fromage, c'est un résidu qui est généralement envoyé directement dans les égoûts)

Mise en oeuvre

Étapes de mise en oeuvre

  • Recherche d'informations à propos de la vente et de la mise en marché, ainsi que par rapport aux normes et à la législation du savon artisanal au Québec.
  • Formations supplémentaires par rapport à la fabrication de savon en saponification à chaud (la méthode traditionnelle) ainsi que sur l'élaboration de recettes de savon.
  • Tests maison avec différents ingrédients récupérés.
  • Tests en laboratoire avec un équipement de production adapté.
  • Essais des savons par les membres de l'équipe et leurs proches.
  • Mise en marché de la première mouture des savons. Les savons sont alors vendus directement chez Vrac Éco.
  • Tests pour de nouvelles versions (amélioration du produit avec de nouveaux ingrédients rescapés du gaspillage alimentaire)
  • Amélioration du visuel pour la mise en marché.
  • Recherche de nouveaux points de ventes.

Défis

Bien sûr, le financement fait toujours parti des défis. Toutefois, nous avons misé sur notre habituel sens de la débrouillardise afin de limiter au maximum les investissements nécessaires.

Au niveau de la législation, la fabrication artisanale de savon tombe un peu entre deux chaises. D'un côté, les fabriquants sont perçus comme des grand-mères qui font du sucre à la crème, et de l'autre, comme des savant-fous en train de fabriquer des bombes... Puisqu'il était important pour nous de livrer un produit de qualité en évitant le cliché du grano un peu tout croche, nous avons choisi d'enregistrer tous nos produits et nous avons assuré la production. Pour les assureurs, il semble que fabriquer du savon revient à fabriquer des bombes. Le processus pour assurer nos savons a donc été laborieux et coûteux.

Sinon, un autre grand défi a été le manque de temps/ressources humaines. Comme la plupart des petites entreprises, chaque employé porte plus d'un chapeau. Mais lorsque notre fabriquante de savons maison débute une production, elle ne peut plus rien faire d'autre. C'est comme si on perdait une membre de l'équipe le temps de la production.

Leviers

Très peu de matériel aura été acheté neuf. Nous avons reconverti du matériel que nous possédions déjà pour la fabrication du savon (ustensiles en surplus pour l'épicerie, mijoteuse qui ne sert pas beaucoup de la maison, tubes de plomberie qui avaient servis de compteuses de verres consignés pour la location de verres dans les évènements maintenant convertis en moule, etc.) De la même manière, toute l'équipe a mis du sien afin de réaménager le bureau/salle de pause/espace de stockage afin de faire un laboratoire pour la fabrication du savon. Aucun espace supplémentaire n'a donc eu besoin d'être loué par exemple. Puisqu'une partie des ingrédients proviennent de dons ou de nos propres pertes, il était plus facile de s'autofinancer pour l'achat des ingrédients "neufs" pour l'élaboration des barres de savon.

Pour ce qui est du problème au niveau des assurances, nous avons pu compter sur le soutient de toute une communauté d'artisans tels que nous. Le groupe Savonniers du Québec a été une mine d'informations des plus utiles lorsque notre assureur actuel semblaient nous mettre des bâtons dans les roues et rien d'autre.

Pour ce qui est du manque de temps/ressources humaines, le mieux que nous avons pu faire pour l'instant a été de travailler à l'élaboration d'une méthode de travail, puis un achat au niveau des équipements pour améliorer la productivité de notre savonnière.

Outils et méthodologies utilisés

Tel que décrit dans la question précédente, plutôt que de faire l'achat de moule, nous avons récupéré un équipement qui ne nous servait plus pour lui donner une deuxième vie. En effet, avant la pandémie, Vrac éco offrait le service de location de verres consignés. Plusieurs événements et festivals faisaient appel à nous et nous devions recompter les verres qui revenaient après la location. Des tubes de plomberie étaient utilisés comme gabari pour faciliter cette tâche. Ayant décidé de faire la location de verres pour de petits évènement seulement, les compteuses ne sont plus utilisées. Elle ont maintenant une deuxième vie en servant de moules à savon.

Pour améliorer la production, nous avons noté de façon précise les quantités de savons produites, les heures de début de production, de mise en moule... puis nous avons pu déterminer qu'il était plus efficace de travailler à deux très grandes mijoteuses à la fois. Ainsi, nous avons fait l'achat récemment de deux mijoteuses neuves de très grand format. Il est maintenant possible de produire deux fois plus de savon dans une seule mijoteuse pour presque le même temps que auparavant. En travaillant à deux mijoteuses, il est possible de faire toutes les étapes de production en différé. Les temps de repos d'une recette deviennent les temps de brassage, d'ajustements et de moulage de l'autre recette.

Sources de financement de l'initiative

Le tout a été financé à l'interne. Puisque le commerce est déjà une épicerie éco-responsable, nous avions un peu de marge pour l'achat initial de matériel de travail et de matière premières. Les achats subséquents ont été financés par la vente des premiers savons.

+ d'infos

Lien(s) Web

 https://bulleseco.com/
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Auteur de la page

Préscillia Pilon

Propriétaire fondatrice

Modérateur

Utilisateur