Les résidus textiles, un nouveau gisement à valoriser
Donner une seconde vie aux vêtements avec les procédés papetiers
Détails du projet
- Structure porteuse : Atelier b, Recyclo-Centre de Sorel-Tracy, Innofibre
- Nature de l'initiative : Projet multiacteur et recherche-action
- Périmètre : 12,14,13
- Localisation : 3351, boulevard des Forges C.P.97 Trois-Rivières, Québec, G9A 5E6
- Date de début : septembre 2021
Stratégies de circularité
- Écologie industrielle
- Écoconception
- Approvisonnement & consommation responsable
- Valorisation
- Entretien et réparation
- Consommation responsable
- Économie de fonctionnalité
- Recyclage et compostage
- Optimisation des opérations
- Économie collaborative
- Location
- Don et revente
- Reconditionnement
- Toutes les stratégies
L’industrie textile génère une grande quantité de déchets lors de la fabrication des différents vêtements (retailles et chutes). En Amérique du Nord, environ 85 % des vêtements achetés sont envoyés dans des décharges sous forme de déchets solides. Dans le cadre de ce projet, le recyclage de ces matières premières consiste en la transformation de chutes de tissus ou de vêtements non désirés en une collection d'objets d’art utilitaires (produits moulés) à plus haute valeur ajoutée. Ainsi, atelier b se lance dans une production zéro déchet. Les deux designers de l’entreprise souhaitent ainsi valoriser une tonne de retailles par année en une collection d'objets d’art utilitaires. De surcroît, le Recyclo-Centre de Sorel-Tracy souhaite aussi collaborer avec Innofibre afin de valoriser leurs déchets textiles par un procédé de pâte moulée. Le Recyclo-Centre est une entreprise d'économie sociale comprenant deux volets : l'insertion socioprofessionnelle, et la mise en valeur de produits réutilisables.
Objectifs visés
L’objectif général du projet est de développer des produits moulés à partir des retailles de tissus issus de différentes matières (Lin, coton, Loycell, et textile mixte, fibre synthétique/naturelle). Le premier objectif est de créer des prototypes suivant le procédé de pâte moulée en gardant une perspective d’écoconception pouvant être entreprise par l’un des partenaires du projet : atelier b. Les deux designers de l’entreprise souhaitent ainsi valoriser plus d'une tonne de retailles par année en une collection d'objets d’art utilitaires. De plus, l’un des objectifs principaux est de valoriser les textiles issus de fibres mixtes (synthétique/naturelle) du recycle centre via des procédés papetiers. Ainsi, la valorisation de ces fibres mixtes par un procédé de pâte moulé est évaluée. De plus, le comportement des produits dans un procédé de recyclage papetier est mis à l’étude.
Stratégie(s) de circularité concernée(s)
- Écologie industrielle
- Écoconception
- Approvisonnement & consommation responsable
- Valorisation
Résultats obtenus
De ces travaux ont découlé une première collaboration avec Atelier b. Les premiers prototypes ont démontré la faisabilité de la valorisation de résidus textile par un de pâte moulée. Ainsi plusieurs barquettes et cintres ont été produits à l’échelle laboratoire.
Principale(s) ressource(s) concernée(s)
- Carton et papier
- Textile
Autre mots-clés en lien avec l'initiative
Atelier BPorteur(s) de l'initiative
- Innofibre
- Enseignement et recherche
- 3351, boulevard des Forges C.P.97 Trois-Rivières, Québec, G9A 5E6
- Desnoes Eric
- eric.desnoes@cegeptr.qc.ca
Partenaire(s) de l'initiative
- Atelier b
Anne-Marie et Catherine sont les amies inséparables qui ont fondé en 2009 la marque atelier b. Leurs collections de vêtements durables et minimalistes pour homme, femme et enfant sont fabriquées doucement à Montréal à partir de textiles de fibres naturelles. D’un atelier à même leur appartement alors qu’elles étaient encore étudiantes jusqu’à leur atelier-boutique du Mile End, le projet a grandi avec elles. La marque est maintenant distribuée dans plus d'une quarataine de points de vente à travers l'Amérique du nord. Les valeurs clés du slow design sont restées centrales lors de chacune des décisions prises par les deux amies.
- Recyclo-Centre de Sorel-Tracy
Le Recyclo-Centre est une entreprise d’économie sociale comprenant deux volets : l’insertion socioprofessionnelle, qui permet à des gens d’acquérir une première expérience de travail significative et la ressourcerie, qui met en valeur et en marché des produits réutilisables. En raison de sa mission, le Recyclo-Centre a à cœur le respect de l’environnement ainsi que le développement du potentiel et des compétences des travailleurs.
Étapes de mise en oeuvre
La première étape est la mise en pâte de différentes fibres (retailles textiles) utilisées par les partenaires. Les fibres textiles étant tissées en un maillage serré, le prétraitement de ces dernières sera un facteur crucial pour la suite du procédé. Il est important de trouver le bon compris entre la production de fines fibres et la présence de gros agrégats non défibrillés. Les retailles de tissus sont prétraitées par un procédé papetier de mise en pâte (pulper et raffineur).
L’étape suivante consiste à la production de prototypes moulés. Avec les différentes pâtes cellulosiques, la suspension est introduite dans la machine de moulage/thermoformage d’Innofibre afin de produire les pièces moulées sous la forme désirée par les partenaires.
Après la production de prototypes en pâte moulée, le comportement de ces matériaux dans une filière de recyclage papier via les procédés et analyses standards est à l’étude.
Défis
Le plus gros défi de ce projet à l’heure actuelle est de financer la valorisation de plus de 100kg de retailles pour la production de cintres issus du procédé de pâte moulée. Les retailles textiles seront prétraitées à l’aide des équipements papetiers pilotes disponibles chez Innofibre. Par la suite, la pâte issue de ce prétraitement (suspension de fibres dans l' eau) sera utilisée sur les équipements pilotes de pâte moulée dans l’usine d’Innofibre. Les moules et géométries seront manufacturées par un manufacturier de moule de l’industrie de pâte moulée.
D’un point de vue technique, la mise en pâte (prétraitement) des retailles textiles est encore un enjeu. Le temps de prétraitement, la température sont entre autres des paramètres clés du procédé.
De plus, le recyclage de produits moulés issus de fibres textiles mixtes par un procédé papetier pose encore de nombreux défis.
Leviers
Pour relever le défi financier, nous déposons activement des demandes auprès de divers concours et programmes de financement au provincial et fedéral.
Afin de résoudre les défis techniques, Innofibre travaille activement au laboratoire afin de caractériser la mise en pâte de résidus textile par des procédés papetiers afin de développer une pâte de qualité pour des applications de pâte moulée.
Outils et méthodologies utilisés
La première étape est d’évaluer la mise en pâte de différentes fibres naturelles (retailles textiles) utilisées par les partenaires. Les fibres textiles étant tissées en un maillage serré, le prétraitement de ces dernières sera un facteur crucial pour la suite du procédé. Il sera important de trouver le bon compris entre la limitation de production de fibres fines et la présence de gros agrégats non défibrillés. Les retailles de tissus seront raffinées à l’aide d’une pile de type Valey (Dutch pile) PTA à l’échelle de laboratoire. Les retailles textiles seront mises en pâte dans un triturateur Tornado (Bolton-Emerson) d’une capacité de 150kg.
Les différentes pâtes produites sont analysées à l’aide d’un tamis Bauer McNett (norme TAPPI T 233), d’un analyseur de fibre FQA-360 Hi-Resolution (norme TAPPI T 271), et l’indice d’égouttage (Canadian Standard Freeness) est mesuré selon la norme (TAPPI T 227). Ces analyses permettent de déterminer les propriétés de drainage des fibres ainsi que leurs morphologies et le pourcentage de fines présentes. Ces propriétés dépendent du prétraitement des retailles. Ainsi, le temps de raffinage et la puissance électrique (kWh) sont les facteurs contrôlés du prétraitement. Des échantillonnages sont faits au fur et à mesure de l’étape de raffinage afin de suivre l’évolution de la pâte.
Sources de financement de l'initiative
La première étape du projet a été financée par le Conseil national de recherches Canada.
